Aube grise

des lambeaux d’aube grise à la fenêtre

des cigales et des grillons plein ma tête

et pourtant, au dehors, le pur silence

[depuis longtemps, les cigales se sont tues

et il n’y a plus de grillons dans les champs,

seul un bourdonnement dans mes oreilles, 

simples acouphènes, ou alors qui sait,

mal-être ou écho de souvenirs anciens ?]


puis un aboiement



les branches sèches du vieux frêne,

immobiles, exsangues sur fond de ciel,

les derniers borborygmes de la nuit

le train ne sifflera plus trois fois

dans la gare désertée

[ dont le toit effondré se révèle peu à peu au loin

comme l’image, en négatif, dans un tirage argentique ]

aux voies à peine visibles sous les herbes

et dont les rails ont été arrachés,

laissant la place à un semblant de route

qui -sauf pour les poètes- ne mène nulle part



Poème de Jped
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