Chemin des douanes :
Le vent va fraichissant,
Soulève l’intimité des tulles océaniques
Dans une lumière ouatée, blanche.
Chercher dans la mémoire du corps
Le pas de balade.
Volutes veloutées de ta voix,
Variation d’un rire et je vacille :
Gwenn, crois-tu que la douceur s’entraîne ?
Perse-brume d’une poudre solaire :
L’océan vire au vert,
Frissonne de sel –
Vaporeuse écume à nos pieds.
Un goéland pique et plonge,
Remonte, redresse, hésite à la rafale,
Se rétablit
Et nargue de ses cris
Ma mémoire infidèle. Souvenirs
D’autres vols.
De chute.
Mais dis-moi que l’oubli se façonne.
Soudain, sur mes épaules en nage,
Avril s’embruine, moqueur.
La mousse est un désastre de violettes
Où pourraient se perdre tes yeux.
Un geste te soulève et je cours
Jusqu’à l’abri.
Breizh blues. Et mon souffle altéré.
La pluie, mes doigts,
Dans tes cheveux ruissellent.
Ta peau a un goût d’ardoise. De safran.
Et je retiens le poids de mon corps…
Sourirais-tu encore aux maladresses ?
Hiraezh am eus da ‘z kwelet.
Poème de Anwen
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