Si je devais mourir
Demain ou l’an prochain,
Je voudrais qu’il n’y ait
Ni couronne ni larme,
Pas de pierre tombale
Ni de stèle gravée,
Pas de dalle de marbre
Ni caveau familial,
Pas de croix ouvragée,
Ni cercueil ni curé
Ni discours ni prière
Ni oraison funèbre,
Je ne veux pas finir
Au fond d’un cimetière.
Sur les tombes d’hier,
Des pots de Chrysanthèmes,
Des gerbes, des bouquets
De fleurs toujours nouvelles,
Et des lettres dorées
Sur un ruban violet
Pour mieux écrire « je t’aime »
À l’être regretté…
C’est tant qu’on est en vie
Qu’il faudrait se parler,
Les fleurs c’est aujourd’hui
Que je les souhaiterais !
Quand je ne serai plus,
Je voudrais que mes cendres
Soient au loin dispersées,
Qu’il n’y ait pas un lieu
Plus propice à l’adieu
Que ceux que l’on aimait,
Pour aller déposer
Sa provision de tendres
Paroles contenues ;
Pourvu qu’un souvenir m’emporte
Je ne serai pas vraiment morte,
Je continuerai d’exister
Dans les mots, dans les rires
Les chansons, les sourires,
Dans le regard de ceux
Qui m’ont appris à vivre
Et que j’ai voulu suivre
À un moment donné…
Tu pourrais me parler
Je serais à l’écoute
Comme si de rien n’était.
Et peut-être, qui sait ?
Je saurais te guider
Jusqu’au bout de la route
Mieux que je ne le fais,
En ce lieu, en ce temps…
Mais je serais contente
D’être encore pour longtemps
Avec toi et vivante.
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